L’industrie en France est plus que jamais compétitive, même si l’on voit de plus en plus de marques sur le marché, grâce aux coûts de fabrication toujours bon marché et aux campagnes de marketing agressives. Selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), relèvent de l’industrie toutes « les activités économiques qui combinent des facteurs de production (installations, approvisionnements, travail, savoir) pour produire des biens matériels destinés au marché ». L’industrie est essentiellement constituée de deux secteurs : l’industrie manufacturière (transformation des biens, réparation ou encore installation) et l’industrie extractive (ou l’extraction de produits). L’industrie manufacturière est donc de loin la plus importante, car regroupe les principaux fers de lance de l’économie française :
- l’industrie agroalimentaire,
- l’industrie de l’habillement,
- la menuiserie,
- la métallurgie,
- l’industrie automobile,
- la fabrication de matériels informatiques, électroniques et optiques…
L’importance de l’industrie en France
Dans l’Hexagone, on compte pas moins de 235 000 entreprises qui opèrent dans l’industrie, concentrées essentiellement sur les segments :
- des produits manufacturés, de la réparation et de l’installation de biens (65 000 structures recensées) ;
- la réparation et l’installation de machines (30 000) ;
- de l’agroalimentaire (62 000) ;
- le travail du bois, le papier, l’imprimerie ainsi que le traitement et la reproduction d’enregistrements (35 000) ;
- autres industries (31 000).
Il est donc clair que seuls quelques milliers de structures opèrent dans l’industrie extractive, dans l’industrie automobile ou encore l’industrie pharmaceutique, qui ne sont en fait que la partie immergée de l’iceberg. En France, l’industrie manufacturière constitue, à elle seule, 84% des activités à forte valeur ajoutée. Le reste des parts du marché est disputé par l’industrie automobile (3,9%), l’agroalimentaire (16,6%), l’industrie pharmaceutique (5,9%) et la métallurgie (7,7%).
Les chiffres clés de l’industrie dans l’Hexagone
L’industrie joue un rôle incontournable dans l’économie hexagonale, tant au niveau de l’exportation que dans l’innovation économique. Ainsi, 23% du secteur industriel est alimenté par les entreprises spécialisées dans l’agroalimentaire, sachant que 50% de ces structures sont des boulangeries et des pâtisseries.
L’industrie produit 12,4% du PIB français
En France, l’industrie représente 12,4% du PIB, sachant que 10% sont produits par la seule industrie manufacturière. À titre de comparaison, l’industrie produit 20,3% du PIB allemand mais seulement 8,7% du PIB britannique. En France, l’industrie a produit en 2014 une richesse équivalant à 266 milliards d’euros.
L’industrie produit 96,5% des biens exportés
Les exportations françaises sont majoritairement générées par l’industrie, qui produit 96,5% de ces valeurs marchandes pour une somme de 450 milliards d’euros.
L’industrie dépense 78% des frais de recherche et développement
L’effort en R&D (recherche et développement) se concentre essentiellement sur l’industrie. Fer de lance de l’innovation, l’industrie représente 78% des dépenses en R&D, ce qui équivaut à un montant de 23,4 milliards d’euros. Ainsi, le reste de l’économie dépense près de 6 milliards d’euros en R&D.
L’industrie en France, c’est 2,7 millions de salariés
Au deuxième trimestre 2016, en excluant l’intérim, l’industrie mobilise 2,7 millions de salariés, dont 550 000 salariés travaillent dans l’agroalimentaire et 380 000 autres dans la métallurgie et la manufacture métallique.
L’industrie manufacturière en France totalise 870 milliards d’euros de CA
L’industrie manufacturière est de loin la plus productive dans l’Hexagone, avec un chiffre d’affaires de 870 milliards d’euros hors taxes. L’industrie agroalimentaire ouvre le podium avec 180 milliards d’euros de CA, suivi par le secteur automobile (101,5 milliards d’euros de CA).
L’industrie française, un secteur mature
Les entreprises industrielles françaises sont majoritairement anciennes, car 38% d’entre elles ont plus de 10 ans d’ancienneté. 45% des entreprises spécialisées dans l’industrie ont entre 3 et 10 ans d’ancienneté, alors que seules 20% d’entre elles ont moins de 3 ans d’ancienneté.
Cependant, avec la presse qui relaie régulièrement la fermeture de grosses entreprises autrefois fleurons de l’industrie, il est clair que ce secteur est en déclin depuis de nombreuses années. La part de l’industrie manufacturière dans l’économie hexagonale a ainsi diminué de moitié entre 1970 et 2010, une baisse que l’on peut imputer au développement du secteur tertiaire. Entre 2000 et 2007, une baisse significative de la part de l’industrie dans le PIB s’est produite en raison de la baisse des prix des produits industriels, qui nécessitent de moins en moins l’intervention humaine. Et cette diminution s’est étendue jusqu’en 2014, sachant que l’industrie manufacturière traditionnelle (comme la sidérurgie et la menuiserie) a été durement touchée par la crise économique. Aujourd’hui, l’industrie n’emploie plus que 2,5 millions de salariés dans près de 235 000 entreprises, alors qu’elle en a mobilisés deux fois plus dans les années 1970.
L’industrie française, un secteur qui peine à affronter la concurrence
Force est de constater que le déclin de la compétitivité des entreprises est l’un des facteurs qui ont accéléré la détérioration de l’industrie française. Cette dernière n’arrive pas à faire face à la concurrence mondiale dans certains secteurs, alors que les biens produits par l’industrie sont rarement écoulés sur le marché intérieur. En effet, les ménages français eux-mêmes abandonnent de plus en plus les biens issus de l’industrie, aux profits des biens et services issus du secteur tertiaire.Aujourd’hui, la France ferme le podium des industries européennes les plus performantes, et se positionne au 5ème rang mondial.
Autant dire que le constat n’est pas si sombre que cela, à condition que l’industrie s’adapte à l’évolution des consommateurs français, mais aussi et surtout les consommateurs mondiaux. La transformation des consommateurs est inévitable : ceux-ci exigent désormais des produits « à la carte » que l’on peut retirer rapidement, et qui répondent aux exigences sanitaires et environnementales, en plus de respecter les critères de qualité. L’industrie automobile en a d’ailleurs montré l’exemple en affrontant brillamment le marché mondial, et ce grâce à son adaptation aux évolutions des consommateurs. Bref, le secteur industriel français tient encore la route mais doit multiplier ses efforts en recherche et développement pour s’adapter aux nouvelles exigences de consommations.