Depuis novembre 2019, Jean-Pierre Farandou a piloté la SNCF, confrontant de multiples défis et apportant des transformations significatives à la compagnie ferroviaire française. Sa présidence, marquée par des périodes turbulentes tant sur le plan économique que social, arrive à un tournant avec l’annonce de son départ post-Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Ce changement de leadership suscite des interrogations quant à l’avenir de la SNCF et sa stratégie pour continuer à répondre aux attentes des usagers et aux défis du secteur ferroviaire.
Une présidence sous le signe du changement et du défi
En prenant les rênes de la SNCF en 2019, Jean-Pierre Farandou avait pour mission capitale de redresser les comptes et de mettre en place la réforme ferroviaire de 2018. Un des changements majeurs sous sa gouvernance a été la suppression du statut cheminot dès janvier 2020, marquant une étape cruciale dans la modernisation de la compagnie. Une décision accompagnée par des mouvements de grève majeurs, témoignant des tensions autour de la réforme des retraites, notamment en 2019-2020 et récemment en 2023.
La période de son mandat fut également ébranlée par la crise sanitaire du Covid-19, mettant à l’arrêt l’ensemble des TGV et entraînant la mise en place de trains sanitaires, une initiative louable pour soutenir les régions les plus affectées. Malgré ces défis, les comptes de la SNCF ont retrouvé le chemin de la croissance, avec des bénéfices records atteignant 2,4 milliards d’euros en 2022 et 1,3 milliard en 2023. Cette embellie économique coïncide avec un regain d’intérêt pour le rail, symbolisé par une fréquentation historique, toutefois entravée par une pénurie de rames.
Des controverses au cœur du bilan
Dernièrement, l’accord sur les fins de carrière signé avec les syndicats, introduisant un échelon d’ancienneté supplémentaire et des dispositions pour la retraite anticipée dans certains métiers, a soulevé des critiques au sein de la droite et d’une partie du gouvernement. Cette polémique a mené à une convocation de Jean-Pierre Farandou à Bercy, soulignant les frictions entre les visions syndicale et gouvernementale sur l’évolution du travail à la SNCF.
Si l’accord a été perçu comme un dysfonctionnement par certains, il illustre la complexité des négociations et la nécessité de trouver un équilibre entre les attentes des employés et les contraintes économiques de l’entreprise.
La transition post-jeux olympiques
Le gouvernement a annoncé que, suivant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, un nouveau PDG prendra les commandes de la SNCF. La passation de pouvoir s’effectuera après une période estivale cruciale, où la SNCF jouera un rôle majeur dans la logistique et l’organisation de cet événement d’envergure mondiale. À ce titre, la gestion des mobilités et la capacité à offrir un service irréprochable seront des indicateurs clés pour la fin de mandat de Jean-Pierre Farandou.
Les yeux se tournent désormais vers le successeur potentiel et les projets phares qui continueront à façonner l’avenir de la SNCF. À cet égard, des initiatives comme celle d’Eiffage et partenaires qui remportent deux projets ferroviaires à 415M€ illustrent la dynamique d’innovation et de développement soutenue que la nouvelle présidence devra poursuivre.
Un regard tourné vers l’avenir
La période à venir s’annonce comme un nouveau chapitre pour la SNCF, avec des défis à relever tels que la modernisation continue de son réseau, l’amélioration de l’offre de services et la réponse aux attentes croissantes des usagers en matière d’écologie et de durabilité. La transition vers la nouvelle présidence sera un moment clé pour réaffirmer les engagements de la SNCF envers ses valeurs de service public et d’excellence opérationnelle.
Le mandat de Jean-Pierre Farandou restera marqué par sa gestion de crises majeures, ses efforts de modernisation et ses résultats financiers solides. Sa succession offrira l’opportunité de continuer à adapter la SNCF aux défis actuels et futurs du secteur ferroviaire, tout en capitalisant sur les acquis des dernières années.
Nous restons attentifs aux évolutions de cette transition et aux perspectives qu’elle ouvrira pour le rayonnement et l’efficacité de la SNCF, en tant qu’acteur central de la mobilité en France et à l’international.