Pourquoi Unilever attaque Intermarché pour ses pubs « Knorr » et « Magnum

Pourquoi Unilever attaque Intermarché pour ses pubs "Knorr" et "Magnum

Le monde du commerce de détail en France est témoin d’une bataille juridique notable, opposant Unilever, colosse de l’agroalimentaire et des produits d’hygiène, à Intermarché, mastodonte de la distribution alimentaire tricolore. Nous décryptons les motifs pour lesquels Unilever a décidé d’assigner en référé Intermarché pour ses récentes campagnes publicitaires jugées provocatrices.

La controverse des campagnes publicitaires d’Intermarché

Ces actions en justice ont émergé dans un contexte où Intermarché, le troisième distributeur alimentaire français, s’est aventuré dans une campagne de communication audacieuse. Les slogans bien connus des marques d’Unilever, tels que ceux de Knorr ou de Magnum, ont été détournés avec ironie pour critiquer des augmentations de tarifs jugées excessives ainsi que la pratique de la « réduflation », une tendance qui voit les quantités de produits diminuées tout en maintenant ou en haussant les prix.

Exhibant des phrases chocs telles que « Knorr, j’adorais », ou les références aux produits de glace Carte d’Or utilisées d’une manière qui laisse entendre un désaccord avec les pratiques tarifaires, Intermarché a éveillé l’indignation d’Unilever. L’entreprise londonienne, également fabricant des savons Dove et des déodorants Axe, a réagi en envoyant des commissaires de justice pour intimer l’ordre à plusieurs magasins Intermarché de stopper immédiatement ces communications jugées diffamatoires.

Des négociations commerciales en toile de fond

Il est capital de discerner que cet affrontement intervient en plein coeur de négociations ardentes entre distributeurs et agro-industriels sur les modalités commerciales, abordant des sujets tels que le pricing, la présence en rayon, ou encore la programmation promotionnelle des produits. L’assignation tombe à un moment délicat, marquant la dernière étape d’un processus de négociation, ce qui a conduit Intermarché à extrapoler sur une potentielle stratégie de déstabilisation de la part d’Unilever.

De leurs côtés, les Mousquetaires/Intermarché avancent qu’ils exposent le phénomène de « réduflation » depuis plusieurs semaines, bien avant l’entame des discussions actuelles. Ils espèrent que leurs campagnes inciteront les industriels à adopter une conduite plus transparente et modérée en ce qui concerne leur politique tarifaire. L’affrontement devrait trouver un écho lors de l’audience en référé, prévue le dernier jour des négociations, une coïncidence du calendrier qui ne passe pas inaperçue.

Le marché et ses répercussions sur la relation fournisseur-distributeur

L’affrontement entre Unilever et Intermarché n’est pas un cas isolé ; il est symptomatique de tensions plus larges au sein du marché. Par exemple, Carrefour, le deuxième distributeur derrière E.Leclerc, a semblablement pointé du doigt les hausses de prix de son fournisseur PepsiCo, en retirant de ses rayons des produits phare tels que les chips Lay’s ou les sodas Pepsi, marquant un désaccord avec les exigences tarifaires.

Il apparaît donc que la capacité des entreprises à maintenir des relations équilibrées avec leurs fournisseurs est un facteur clé de succès. Nous observons que lorsque ce fragile équilibre est perturbé, les conséquences peuvent se traduire par des passes d’armes juridiques ou des décisions radicales, telles que des déréférencements, susceptibles d’impacter tant l’image que les performances des entités impliquées.

L’impact économique et l’image de marque

Les répercussions d’une telle querelle ne se limitent pas au cadre juridique. En effet, la renommée des marques et leur intégrité économique peuvent subir des dommages, ce qui rend la gestion de ces crises particulièrement critique pour les deux parties. La vigilance est de mise, autant pour respecter la loyauté des pratiques commerciales que pour assurer une juste représentation des produits vis-à-vis des consommateurs.

Intermarché, tout en remettant en question les méthodes d’Unilever, espère que l’issue de ce différend contribuera à une industrie plus transparente et équitable, où les consommateurs ne seraient pas les victimes collatérales de stratégies commerciales agressives. Avec un verdict en attente, l’industrie guette l’issue de cette mésaventure avec une attention particulière. Ceci définira peut-être de nouveaux présédents pour la future conduite des relations entre grands noms du secteur agroalimentaire et de la distribution.