L’épidémie du coronavirus apparue en 2019 (Covid-19) est l’une des pires tragédies du 21ème siècle. Le bilan officiel faisait état de 59.573 personnes contaminées et de 1361 morts le 13 février 2020 à 8h 30, (rien qu’en Chine continentale) ! Toutefois, le bilan du Covid 2019 n’est pas qu’humain. Cette épidémie, qui frappe sévèrement l’empire du milieu, menace aussi fortement son économie.
Une forte réduction de l’activité économique en Chine
Afin de freiner la propagation du virus, Pékin avait prolongé les vacances du Nouvel An chinois et repoussé l’ouverture des marchés boursiers. Lorsque la bourse a finalement ouvert ses portes, le cours des actions s’est effondré. Mais ce ne sont pas seulement les marchés boursiers qui ont été touchés.
La consommation chinoise a également chuté à la suite de l’épidémie. Les grands événements du Nouvel An ont été annulés. Les attractions touristiques et les cinémas ont été fermés. Les portes d’environ 2 000 Starbucks, de centaines de restaurants McDonald’s, de 130 magasins Uniqlo et de 30 magasins Ikea sont restées fermées.
L’industrie du voyage a également été gravement touchée. Plusieurs pays ont émis des avertissements de voyage concernant la Chine. Certaines compagnies aériennes ont même suspendu leurs vols. Lufthansa et ses filiales Swiss et Austrian Airlines ont annulé leurs connexions à destination et en provenance de Pékin jusqu’au 29 février. De leur côté, les autorités chinoises ont exhorté la population à reporter ses voyages à l’étranger et ont interdit les voyages en groupes.
La plupart des usines et des bureaux sont restés fermés pendant plusieurs semaines. De plus, la plus grande raffinerie de pétrole de Chine a réduit sa production d’environ 600.000 barils par jour en raison de la baisse de la demande de carburant. Des multinationales comme Adidas et Nike ont fermé la plupart de leurs magasins. Des groupes industriels, comme Airbus, ont également choisi de suspendre leurs opérations dans le pays pour des raisons de sécurité.
Des prévisions économiques en baisse
Selon Standard and Poor’s (S &P), la croissance du PIB de la Chine va ralentir à 5% en 2020 en raison du coronavirus. S&P l’a déclaré dans le rapport intitulé « Le coronavirus porte un coup temporaire à l’économie chinoise ». « La plupart des retombées économiques du coronavirus se feront sentir au premier trimestre, et la reprise en Chine commencera progressivement au troisième trimestre de l’année », a déclaré Shaun Roache, économiste en chef pour la région Asie-Pacifique pour S&P Global Ratings.
Les experts de Citigroup prévoient un ralentissement de la croissance chinoise sur toute l’année. L’impact économique négatif sera probablement concentré au premier trimestre de l’année mais selon eux « des interventions politiques soigneusement calibrées seront essentielles pour atténuer le choc économique ».
Selon les dernières estimations de l’Economist Intelligence Unit, le PIB chinois devrait croître entre 4,9 et 5,4% cette année et non de 5,9% comme prévu précédemment. Natixis a également baissé ses prévisions de croissance pour la Chine, passant de 5,7% à 5,5%. Selon les économistes de cet institut de recherche, l’impact immédiat de l’épidémie de coronavirus sera pire que celui du SRAS.
Mais pas que la Chine
Les sombres prévisions économiques, liées au nouveau coronavirus (Covid 2019), ne concernent pas que la Chine. La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, n’a laissé aucun doute.
L’épidémie va probablement ralentir la croissance économique mondiale à court terme. Quant au long terme, il est encore trop tôt pour le dire.
Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international