La Chine connaît depuis quelques années un durcissement de ses règles financières. Le but de Pékin est de diminuer le nombre d’acteurs sur le marché du crédit entre particuliers et de limiter les pertes pour les prêteurs.
Alors qu’elles étaient près de 6.000 il y a trois ans, la main de fer du régime a fait chuter ce nombre à seulement 29. Derrière cette politique se cache la volonté de garder le contrôle sur un secteur qui était en pleine expansion et qui échappait à toute surveillance.
En effet, la plupart de ces organismes aujourd’hui fermés avaient recours aux prêts entre particuliers. Un crédit en peer-to-peer, où l’argent entre le prêteur et l’emprunteur transite via un site internet qui se rémunère par commission. Porte ouverte au shadow banking et à la mafia, Pékin a réagi.
L’évolution de ce secteur avait suivi la croissance chinoise qui était en pleine expansion et les rendements sur prêts se révélaient fort juteux. De quoi attirer des requins de la finance. Ainsi, à son apogée, 30 milliards d’euros transitaient chaque mois sur ces sites sous forme de crédit personnels.
Des montants importants et une croissance qui permettaient de masquer les fraudes d’acteurs peu scrupuleux. Mais lorsque l’économie chinoise a ralenti, ces malversations sont apparues au grand jour. L’Etat chinois a alors décidé d’assainir le secteur.
Ce grand nettoyage n’a pas fait que des heureux. Au-delà des faillites en cascade, ce sont aussi 97 milliards d’euros qui restent impayés. Une somme difficile à récupérer, même si les autorités assurent que tout sera mis en œuvre pour aider les prêteurs à récupérer leur argent.
Du côté des organismes prêteurs les rangs se sont éclaircis et les grands noms qui trustaient le podium il y a quelques années ont tous réduit leur activité dans ce secteur pour se reconvertir dans le prêt classique.