Le confinement causé par l’expansion du COVID-19 a entraîné la fermeture de tous les gymnases en France et quasiment dans tous les pays européens. A un moment donné, il était même interdit de faire du sport en plein air à certaines heures. C’est une situation très inhabituelle qui a obligé de nombreuses personnes à pratiquer le sport à domicile comme seule alternative. Compte tenu du fait que 58% des Français font du sport chaque semaine, l’achat de machines et d’équipements domestiques liés à l’activité physique a explosé.
Des ventes en magasins au e-commerce
En pleine crise de COVID-19, la mesure barrière du confinement strict a induit la fermeture de tous les commerces. Les magasins de matériels de sport n’étant pas en reste, les ventes par ce canal ont connu un arrêt brutal. Les ventes en ligne se sont alors présentées comme la seule solution pour ne pas fermer boutique. Si des enseignes comme Decathlon ont pu tirer leur épingle du jeu, ce n’est pas le cas pour d’autres comme Intersport. Devant la réticence d’une frange du personnel logistique qui craignait d’être surexposée, Intersport a dû renoncer au e-commerce et attendre la fin du confinement pour voir décoller son chiffre d’affaires.
Explosion des ventes en ligne de matériels de sport
En France, les commandes d’articles de sports ont connu une hausse de 86% comparativement à 2019. Au plus fort de la crise du Covid-19, l’enseigne Decathlon enregistrait jusqu’à 12.000 commandes par jour dans l’Hexagone.
Les clients espagnols ont dépensé 1159% de plus en tapis de course au cours des premiers mois du confinement. Selon les données de la plateforme de e-commerce AliExpress, la demande de bandes élastiques et d’autres équipements de yoga a augmenté de 500% et l’achat d’appareils de fitness a également grimpé en flèche de 421%. Entre le 15 et le 18 mars, la demande de vélos stationnaires a augmenté de 453%. L’achat de vélos elliptiques a augmenté de 218% et les rollers pour faire d’autres exercices ont grimpé de 508% en seulement trois jours.
Les ventes de rollers et de patins à roulettes ont connu des hausses respectives de +878% et de +983% aux États-Unis et en Allemagne. En Australie les ventes d’haltères et de bancs de musculation ont connu des hausses respectives de 1211 % et de 1197 %.
Hausse des téléchargements d’applications sportives
Quant aux applications pour faire du sport à domicile, deux d’entre elles ont été placées parmi les 30 applications les plus téléchargées sur le Google Play Store.
Freeletics Training, une application qui offre les conseils d’un coach et prépare des exercices courts et personnalisés, fait partie des 20 applications les plus téléchargées, devant Spotify, Amazon et l’application de la Communauté de Madrid sur le coronavirus.
Exercises at Home est une plateforme qui propose des routines d’exercices pour tous les principaux groupes musculaires en quelques minutes seulement. Elle s’est avérée la deuxième application de sport la plus populaire et a dépassé Facebook, Pinterest et Twitter durant le confinement.
Des ruptures de stocks en cascade
Cette mise en quarantaine a fait exploser les ventes en ligne, entraînant une pénurie de certaines machines et accessoires pour faire de l’exercice. Cette euphorie inattendue de faire le plein de papier toilette a été suivie par d’autres demandes plus raisonnables comme, par exemple, l’achat de matériel de sport chez ceux qui avaient l’habitude de sortir courir à vélo ou de s’entraîner en salle de sport.
En ce sens, sur le site Web de l’un des magasins les plus connus, Decathlon, l’expression «actuellement en rupture de stock» était récurrente en cliquant sur la plupart des produits dans l’onglet « Articles pour le sport à domicile ». Des élastiques aux vélos d’exercice en passant par les haltères, la plupart de ces articles n’étaient plus en stock. Bien que la société ait refusé de fournir des données à cet égard, tout indique que le volume important de commandes a entraîné l’épuisement du stock de nombreux produits de cette chaîne.
L’examen des différents sites Web de vente a montré qu’il existe une grande variété d’équipements en rupture de stock, des poids aux accessoires tels que les gants.
Des goulots d’étranglement dans les livraisons
En plus de la forte demande de machines et de produits pour faire de l’exercice, s’est ajoutée l’incertitude logistique des expéditions. Les salles de sport restées fermées ont envoyé aux utilisateurs des tutoriels via leurs réseaux sociaux pour effectuer des exercices à domicile. Il était donc possible de faire du rameur chez soi plutôt qu’aller à la salle de sport.
Aussi, la crise sanitaire a paralysé les chaînes logistiques de géants comme Amazon qui a suspendu les commandes de produits non essentiels en France et en Italie. Le trainer intelligent et les vélos stationnaires faisaient partie des produits quasiment impossibles à trouver dans un milieu de gamme.