Ces derniers jours, LafargeHolcim se voit attaqué de toute part suite à la diffusion d’une vidéo laissant penser à une pollution volontaire de la Seine. Durant cette séquence, on voit un liquide blanc, de l’eau chargée en particules de ciment, s’écouler d’un bassin directement dans la Seine.
Il n’en fallait pas plus pour que chacun prenne position sur la question. Sur le banc des accusés, le groupe franco-suisse s’estime victime d’un acte de malveillance. En effet, le cimentier met en avant le démontage d’une plaque d’étanchéité qui ne peut être l’œuvre que d’un saboteur. Il balaie par ailleurs d’un revers toute accusation de système bien établi pour diminuer les coûts.
En effet, les cuves en question recueillent les eaux usées ayant servi à nettoyer les camions ayant transporté du ciment durant la journée. Ces eaux contiennent des particules de ciment, mais aussi des fibres de plastique. Une fois remplies, les cuves sont traitées pour dépolluer l’eau, un procédé qui coûte forcément de l’argent.
De l’autre côté, on retrouve l’AAPPMA, l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique. C’est elle qui tire la sonnette d’alarme et qui a révélé la fuite. Selon elle, ce procédé de délestage d’une partie des eaux est un système institutionnalisé qui pourrait remonter à plusieurs années. Les eaux usées entraînent de graves problèmes dans la Seine, pour la qualité de l’eau, mais aussi la biodiversité. En effet, les fibres de plastique peuvent étouffer ou tuer les poissons qui les ingèrent.
Les politiciens de la capitale n’ont pas non plus tardé à s’emparer de l’affaire et de la couverture médiatique qu’elle suscitait. S’ils condamnent d’emblée les pratiques frauduleuses, ils se révèlent beaucoup plus prudent quant à la volonté du groupe de frauder. Valérie Pécresse demande une enquête tandis qu’Emmanuel Grégoire parle d’un dépôt de plainte pour faire la lumière sur cette affaire.
Il n’en reste pas moins que LafargeHolcim est au cœur d’un bad buzz dont le groupe se serait bien passé et qu’il est plus que probable qu’il écopera d’une amende pour son site de Bercy. Pour rappel, Vinci avait été condamné à 50.000 € d’amende l’année dernière pour avoir involontairement déversé des eaux chargées en béton à Nanterre.