Les Français peuvent-ils ouvrir un compte bancaire en Suisse ?

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La Suisse a toujours été connue dans le monde entier pour son système bancaire. Les banques suisses, même après la levée du secret bancaire (2017), sont restées très attractives sur le marché financier international. Toutefois, de nombreuses questions se posent : les français peuvent-ils ouvrir un compte bancaire en Suisse ? Comment ouvrir légalement un compte bancaire en Suisse ? Lisez la suite pour le savoir.

Peut-on ouvrir un compte bancaire en Suisse lorsque l’on est français ?

L’ouverture d’un compte courant à l’étranger est en soi une opération parfaitement légale. L’important est que l’argent qui est transféré à l’étranger soit le résultat d’activités régulièrement déclarées. L’opération devient illégale, et donc soumise à différents types de sanction s’il s’agit de blanchiment d’argent ou d’évasion fiscale.

Prouver son identité française et respecter les conditions d'âge

Quelle que soit votre nationalité, vous pouvez ouvrir un compte bancaire en Suisse. Les personnes ayant la nationalité française peuvent donc ouvrir un compte en Suisse. D’ailleurs, les lois françaises n’interdisent pas aux français de posséder un compte à l’étranger, et notamment en suisse. La seule exigence est que le compte doit être déclaré aux services des impôts afin que le titulaire puisse s’acquitter des impôts dus à la possession d’un compte bancaire à l’étranger. Il est donc tout à fait légal d’ouvrir un compte en Suisse, si l’on respecte cette procédure.

Quelles sont les conditions à remplir pour ouvrir un compte bancaire en Suisse ?

Pour ouvrir un compte courant en Suisse, il faut, dans la plupart des cas, tout d’abord se rendre sur place. En effet, contrairement à ce qui se passe en France, la Suisse n’autorise pas l’ouverture de comptes courants en ligne, ou plutôt, elle ne l’autorise pas aux non-résidents.
En effet, la nation suisse a déjà entamé depuis quelques années un processus visant à se débarrasser de cette réputation peu élogieuse de paradis fiscal et de destination de blanchiment d’argent. Elle l’a fait en signant des accords internationaux et en prenant des mesures internes dont nous parlerons sous peu.

Exigence 1 : volonté de réaliser un entretien cognitif

La première exigence est la volonté de se soumettre à un entretien cognitif. L’entretien est bien plus important qu’il n’y paraît. En fait, cela permet à la banque de s’assurer qu’elle n’a pas affaire à un individu qui a la seule intention de blanchir de l’argent sale. Et cela n’a rien d’étonnant, car une grande partie du halo négatif qui s’est formé au fil des années autour du concept « d’avoir un compte courant suisse » découle en grande partie de cette attitude, qui est désormais fortement combattue.

Les banques suisses ont toujours l’intention de continuer à servir de coffres-forts aux titulaires de comptes du monde entier, mais elles ont décidé de le faire en toute transparence. Par conséquent, si lors de l’entretien vous ne pouvez pas prouver la légalité de vos revenus, la banque peut vous refuser l’ouverture d’un compte. Cela nous amène à la deuxième exigence.

Exigence 2 : fournir une pièce d’identité

Comme seconde exigence, vous devrez fournir une copie de votre pièce d’identité. Le document sera utilisé par la banque pour effectuer toutes les vérifications nécessaires sur votre situation économique et ainsi vous donner la réponse définitive sur la possibilité d’ouvrir un compte ou non. La pièce d’identité à elle seule suffit si vous déménagez de petits montants, tandis que si l’ouverture du compte impliquera également le versement de plusieurs centaines de milliers voire de millions d’euros vous devrez également fournir des justificatifs complémentaires.

Il n’y a pas de ligne directrice bien définie sur ce que l’on entend par « documentation supplémentaire » ; Disons cependant que s’il y a beaucoup d’argent à déplacer, la banque peut vous demander de prouver d’où il vient, et dans ce cas vous aurez besoin d’avoir toute la correspondance qui certifie son origine. En ce sens, il est toujours conseillé d’informer la banque du montant d’argent que vous souhaitez déposer, et de le faire avant de vous rendre en Suisse. Prenez également soin de rassembler tous les documents nécessaires avant de faire le voyage.

Exigence 3 : avoir au moins 18 ans

La dernière condition est d’être majeure. Nous terminons cette section avec ce que nous pourrions appeler une non-exigence. Contrairement à ce que rapportent certains guides que l’on peut trouver sur le net, les banques suisses n’exigent pas de dépôt minimum, encore moins celui redouté de 5000 francs. Mais il y a un mais.

S’il est vrai qu’aucun établissement de crédit ne vous demandera de toujours laisser 5.000 francs sur votre compte, il est également vrai que la Suisse vise à conserver son identité d’État vers lequel se tourner pour garder votre argent en sécurité. Par conséquent, les titulaires de compte les plus bienvenus seront les riches, donc ceux qui pourront garder leur compte « vert » à tout moment.

Banque en Suisse

Comment ouvrir un compte en Suisse ?

Recherchez sur internet les différentes offres proposées par les banques suisses, et contactez celles qui vous semblent les mieux adaptées à vos besoins.

Une fois contacté par le courtier bancaire, veillez à bien préciser lors de l’entretien (même si ce n’est qu’à titre indicatif) quelle somme d’argent vous souhaitez déposer auprès de son institution.

Pour ouvrir le compte, vous devrez vous rendre physiquement au siège de l’institution. Pensez à vous munir d’une pièce d’identité en cours de validité, ainsi que toute la correspondance relative à l’origine de l’argent, surtout s’il s’agit d’un montant important.
Nous clôturons la section sur la façon d’ouvrir un compte courant en Suisse en fournissant deux conseils secondaires. Nous précisons qu’il ne s’agit pas d’exigences obligatoires, mais plutôt d’avertissements à prendre en compte si vous voulez être sûr que votre demande d’ouverture de compte soit acceptée.

Premièrement : la Suisse aime ceux qui investissent dans le pays, et les banques ne font pas exception. Par conséquent, si vous avez l’intention d’investir dans la confédération suisse vous ne devez pas penser que ce sont des informations à garder cachées. Au contraire, n’hésitez pas à le mentionner. Cela vous permettra d’avoir un canal de déplacement privilégié sur la route qui conduira à l’ouverture du compte.

Deuxièmement : indiquez clairement que vous n’ouvrez pas de compte uniquement pour échapper aux autorités fiscales Françaises. Parce que tout d’abord ce n’est plus possible, et deuxièmement, vous donnerez à la banque une raison de plus de vous accepter comme client. En bref, il est important de montrer la volonté d’utiliser cet argent également en Suisse. Que ce soit pour un investissement ou pour acheter une voiture, peu importe, l’important est de faire passer le message que vous déplacez votre argent pour une raison précise.

Qui ne peut pas ouvrir un compte courant en Suisse ?

Il y a au moins deux catégories qui sont susceptibles de ne pas être autorisées à ouvrir un compte courant en Suisse.
La première catégorie est celles des personnes qui ne peuvent prouver l’origine licite de l’argent. En effet, la banque met tout en œuvre pour que le client soit mis en situation de n’avoir rien à cacher, depuis l’entretien cognitif jusqu’à la demande de la documentation nécessaire pour effectuer les contrôles nécessaires.

Si l’entretien ou la correspondance laisse à l’établissement de crédit des doutes raisonnables pour ne pas considérer l’argent que vous souhaitez déposer comme « propre » , votre demande sera rejetée sans possibilité de recours. Personne ne vous empêchera d’aller dans une autre institution, mais rappelez-vous qu’aucune banque suisse ne va accepter de perdre de son prestige ou acquérir une mauvaise réputation.

La deuxième catégorie est celle des sujets politiquement exposés, et l’attention qui s’applique à l’exposition à tous les niveaux. Pour ces institutions, être président de la République ou maire d’un village de 200 habitants n’y change rien. Si vous êtes un homme politique non natif, vous serez empêché d’ouvrir un compte en Suisse.

Il y a quelques exceptions. Un homme politique peut en effet ouvrir un compte, mais seulement s’il peut démontrer en toute transparence que cet argent sera utilisé pour faire fonctionner ou collaborer avec une entreprise ou une autre entité opérant en Suisse.

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L’ouverture d’un compte courant en suisse vaut-elle vraiment le coup ?

Passons maintenant aux raisons pour lesquelles l’ouverture d’un compte courant en Suisse peut valoir ou non la peine.

Avantages : la sécurité, les services et la position économique de la Suisse

La Suisse est historiquement l’état européen où vous pouvez déposer votre épargne en toute sécurité, sans crainte de la voir disparaître. Il est pratiquement impossible pour la Confédération de traverser une quelconque crise économique dans les prochaines années, et encore plus pour qu’elle puisse se déclarer en défaut.

De plus, la Suisse est un bon endroit pour garder votre argent même en période de crise politique internationale. La raison ? Lorsqu’il y a un affrontement quelque part dans le monde (même armé), certains des représentants des deux factions y auront probablement des comptes. C’est aussi la raison pour laquelle la Suisse est restée neutre pendant les deux guerres mondiales.

En réalité, elle n’est pas restée véritablement neutre : au contraire, aucun des États belligérants n’a voulu prendre le risque de mettre en péril son propre coffre-fort.

En ce qui concerne les services, un compte suisse n’est fondamentalement pas très différent d’un compte français. Vous aurez des cartes de crédit, des chéquiers, des services bancaires à domicile et tout ce qui vous est garanti.

Inconvénients : mode de paiement, taxes et frais

Le premier inconvénient est l’obligation de se rendre en personne sur place. Un autre aspect très courant en France mais quasi inexistant en Suisse est celui des comptes courants gratuits : en Suisse, chaque compte a son propre coût. En revanche, il n’y a pas de droit de timbre. Enfin, gardez à l’esprit que tout ce que vous déposez en Suisse devra être déclaré en France.